mon asile poetique

me présenter d'abord, parler de ceux et de ce que j'aime et partager mes textes avec ceux qui le veulent bien... et bien d'autres choses encore au gré de la fantaisie de chacun !

lundi, novembre 06, 2006

O.V. de Lubicz-Milosz

Oscar-Vladislas (ou Venceslas) de Lubicz-Milosz naquit en Lituanie (1877) dans le château familial, un domaine de 30 000 hectares confisqué par les bolcheviks en 1917. Si sa biographie vous intéresse vous pourrez la trouver notamment
en cliquant sur ce lien




Je l'ai découvert il y a bien longtemps grâce à un professeur de français qui aimait à nous faire connaître des poètes considérés comme des explorateurs solitaires, et je les affectionne particulièrement.

Le soleil brumeux et quelque peu mélancolique de ce lundi de novembre m'a fait penser à lui et j'ai retrouvé sans trop chercher le livre d'où est extrait le poème que je vous propose aujourd'hui, extrait de "Les Sept solitudes" dans Poésies I :


Tous les morts sont ivres de pluie vieille et sale
Au cimetière étrange de Lofoten.
L'horloge du dégel tictaque lointaine
Au coeur des cercueils pauvres de Lofoten.

Et grâce aux trous creusés par le noir printemps
Les corbeaux sont gras de froide chair humaine ;
Et grâce au maigre vent à la voix d'enfant
Le sommeil est doux aux morts de Lofoten.

Je ne verrai très probablement jamais
Ni la mer ni les tombes de Lofoten
Et pourtant c'est en moi comme si j'aimais
Ce lointain coin de terre et toute sa peine.

Vous disparus, vous suicidés, vous lointaines
Au cimetière étranger de Lofoten
- Le nom sonne à mon oreille étrange et doux,
Vraiment, dites-moi, dormez-vous, dormez-vous ?

- Tu pourrais me conter des choses plus drôles
Beau claret dont ma coupe d'argent est pleine,
Des histoires plus charmantes ou moins folles :
Laisse-moi tranquille avec ton Lofoten.

Il fait bon. Dans le foyer doucement traîne
La voix du plus mélancolique des mois.
- Ah ! les morts, y compris ceux de Lofoten -
Les morts, les morts sont au fond moins morts que moi...


L'archipel des Lofoten s'étend tel un mur de montagnes dans la mer séparé de la Norvège par un gigantesque fjord, le Vestfjord.



Le soleil vient de percer la brume et inhume ma mélancolie. La journée sera encore très belle, qu'elle le soit pour vous tous.

10 Comments:

At 6/11/06 10:06, Blogger Brigetoun said...

m'a toujours fait rêver ce poème - rien que dire "au cimetière des Loftoten" mais j'avais oublié le nom de l'auteur

 
At 6/11/06 10:30, Anonymous Anonyme said...

Assez dur comme texte.
Pas de soleil ici, un ciel gris et lourd!
Bon lundi.

 
At 6/11/06 11:16, Blogger Holly Golightly said...

Très belle découverte grâce à toi, Marie.
Merci et bonne journée !
Bisous.

 
At 6/11/06 12:23, Anonymous Anonyme said...

Bonjour mélancolique marie.
Très belle trouvaille que cette mémoire du pays tant aimé.
Bien que ce poème ait été traduit, du moins je le suppose, il n'en demeure pas moins très romantique dans la description des paysages désolés. Merci pour cette page.
A plus marie

 
At 6/11/06 12:48, Anonymous Anonyme said...

Pas un texte à engendrer la gaité, mais qui se lit malgré tout avec plaisir. bonne journée fraîche Mariel.

 
At 6/11/06 14:50, Anonymous Anonyme said...

Tu nous reviens avec des pensées bien profondes... On dirait que tu es passée en vrai par le cimetière de Lofoten le jour de la Toussaint ou le lendemenn, pour le jour des morts...
Content de te revoir

 
At 6/11/06 17:35, Blogger Muse said...

à en croire le voile rosé qui fait ressortir les collines de Carpiagne il fera beau ; mois du recueillement et de l'introspection pour réfléchir au sens à donner à ma vie...bonne soirée

 
At 7/11/06 00:08, Anonymous Anonyme said...

TRES BEAU

MILLE BISOUS

 
At 7/11/06 00:30, Anonymous Anonyme said...

Avec ce billet tu nous fais voyager à travers un nouvel espace monde.

 
At 7/11/06 22:47, Anonymous Anonyme said...

Bonjour et merci pour cette grande découverte.

 

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