mon asile poetique

me présenter d'abord, parler de ceux et de ce que j'aime et partager mes textes avec ceux qui le veulent bien... et bien d'autres choses encore au gré de la fantaisie de chacun !

dimanche, juin 18, 2006

Ceux que j’aime parmi tant d’autres

après vous avoir parlé de Rimbaud, Francis Ponge ou encore Paul Fort, je continuerai régulièrement à évoquer ces hommes et ces femmes qui m’accompagnent journellement, je veux parler des poètes, sans ordre de préférence puisque je ne saurais en établir...



Né à Montevideo en 1884 d’un père banquier, originaire du Béarn et d’une mère du Pays Basque,
Jules Supervielle fait ses études à Paris où il fréquente, à partir de 1923 l’équipe de la NRF (Nouvelle Revue Française) publie dès 1922 et, en 1925 “Gravitations” à propos duquel R.M. Rilke écrira : “Vous êtes grand constructeur de ponts dans l’espace”. Claude Roy écrira de lui que “ses allégories, ses métaphores n’ont jamais la pâleur ou l’arbitraire des pures inventions de l’esprit ou du caprice des mots. Elles se confondent avec nos présences et nos voix intérieures.”

Je l’ai découvert plus précisément au début des années 80 lorsque mon fils avait à apprendre l’un de ses textes qui, depuis m’est resté en mémoire : (du moins le premier verset !)

Il vous naît un poisson qui se met à tourner
Tout de suite au plus noir d'une lame profonde,
Il vous naît une étoile au-dessus de la tête,
Elle voudrait chanter mais ne peut faire mieux
Que ses sœurs de la nuit, les étoiles muettes.

Il vous naît un oiseau dans la force de l'âge
En plein vol, et cachant votre histoire en son cœur
Puisqu'il n'a que son cri d'oiseau pour la montrer,
Il vole sur les bois, se choisit une branche
Et s'y pose ; on dirait qu'elle est comme les autres.


extrait de “Les amis inconnus” 1934

ou encore, extrait du même ouvrage :

Quand les chevaux du Temps s’arrêtent à ma porte
J’hésite un peu toujours à les regarder boire
Puisque c’est de mon sang qu’ils étanchent leur soif.
Ils tournent vers ma face un oeil reconnaissant
Pendant que leurs longs traits m’emplissent de faiblesse
Et me laissent si las, si seul et décevant
Qu’une nuit passagère envahit mes paupières
Et qu’il me faut soudain refaire en moi des forces
Pour qu’un jour où viendrait l’attelage assoiffé
Je puisse encore vivre et les désaltérer.


Un simple hommage, un clin d’oeil tendre à l’un de ces poètes parmi la centaine (ou plus ?) que j’aime et que je retrouve régulièrement ...

Que ce dimanche qui s’annonce vous soit des plus bénéfiques ...

15 Comments:

At 18/6/06 07:06, Blogger Brigetoun said...

des goûts communs, surtout Ponge et Supervielle - merci pour ces vers - les derniers vont m'accompagner - notre tendre chair à durée limitée

 
At 18/6/06 09:30, Anonymous Anonyme said...

Merci Marie.l, pour ce partage.
J'aime beaucoup, surtout le premier.

 
At 18/6/06 09:59, Blogger boukad said...

Bonjour!
Je viens juste de voir dans petit asile poetique , crois moi que j'y retournerais ,c'est intéréssant !!!
Bon courage et bonne continuation ,surtout aidons La guenille ,car je pense qu'une belle phrase de ton asile poétique l'encouragera a mieux s'en sortir !
salut

 
At 18/6/06 10:30, Anonymous Anonyme said...

les deux poèmes sont bien agréables à lire, à la fraicheur de ce début de matinée. Chaud, cet AM.

 
At 18/6/06 11:29, Anonymous Anonyme said...

Il y a bien des jardins où se reposer et qui ne sont pas tous d'herbes folles et de fleurs. La poésie ne les contient-elle pas tous? Merci de ce voyage chez un poète un peu oublié.

 
At 18/6/06 11:33, Blogger Siréneau said...

Coucou Mariel ! C'est superbe, superbe mais triste, poissons et oiseaux sous le ciel étoilé, toute la beauté du monde, mais hélas, l'écheveau du temps, sur lequel est tissée cette beauté, mais pas ces chevaux qui galopent, pas pour rien, cela n'aurait aucun sens sinon, je vous embrasse !

 
At 18/6/06 11:42, Anonymous Anonyme said...

Nuit en moi, nuit au dehors,
Elles risquent leurs étoiles,
Les mêlant sans le savoir.
Et je fais force de rames
Entre ces nuits coutumières,
Puis je m'arrête et retarde.
Comme je me vois de loin !
Je ne suis qu'un frêle point
Qui bat vite et qui respire
Sur l'eau profonde entourante.
La nuit me tâte le corps
Et me dit de bonne prise.
Mais laquelle des deux nuits,
Du dehors ou du dedans ?
L'ombre est une et circulante,
Le ciel, la sang ne font qu'un.
Depuis longtemps disparu,
Je discerne mon sillage
A grande peine étoilé.

un poète que j'aime!
merci Mariel
bon dimanche!

 
At 18/6/06 14:37, Blogger Muse said...

merci de faire leur promotion et de nous faire retrouver quelques unes de leurs vers.
Et de nous renvoyer à leur lecture.

 
At 18/6/06 16:09, Blogger Beo said...

Je viens tout juste de terminer la lecture de: L'enfant de la haute mer, de Supervielle.

Huit nouvelles agréables, étonnantes et rafraîchissantes à lire.

Sinon: je ne connaissais pas ce monsieur avant.

 
At 18/6/06 16:37, Blogger Elvire said...

J'aime aussi, comme toi, parmi tant d'autres ... Merci de tes gentils passages chez moi, Mariel et bonne fin de week end ;-)

 
At 18/6/06 17:03, Blogger Holly Golightly said...

Je n'ai jamais lu Supervielle, chère Mariel.
Merci pour ces extraits.
A très bientôt.

 
At 18/6/06 19:20, Anonymous Anonyme said...

J'aime la poésie...un penchant pour les poètes Portugais!!!
je ne connais pas bien Supervielle,je vais découvrir.
Merci beaucoup et bonne fin de dimanche.

 
At 18/6/06 23:31, Blogger boukad said...

re!! tu sais Mariel ,la chose qui m'a sauté aux yeux c'était de voir ta photo ,et crois moi que la meme (pour ne pas dire sosie) d'une ex amie Hongroise E.EVA est dans mon album photo!
C'est en ecrivant un comment sur blog "la guenille" que j'ai pu le constater ,que de souvenirs !!!!
Mais une chose est certaine c'est d'etre content de voir ton blog et celui de brigetoun!!
Quant a la guenille ,étant musulman praticant , je vais demander a ALLAH lors de mes prochaines priéres de l'aider et surtout l'encourager a prendre gout a cette vie qui n'est pas aussi mauvaise qu'on le pense !!!!
Il faut lui dire aussi que:
l'art de vaincre s'apprend par les défaites !!!
tres amicalement
bou ... de cherchell ,algerie

 
At 19/6/06 02:11, Anonymous Anonyme said...

Le second extrait est superbe! un grand poète!

 
At 19/6/06 09:38, Anonymous Anonyme said...

Supervielle, un nom magique au superlatif mélodieux et tourmenté ...

 

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