mon asile poetique

me présenter d'abord, parler de ceux et de ce que j'aime et partager mes textes avec ceux qui le veulent bien... et bien d'autres choses encore au gré de la fantaisie de chacun !

mercredi, mai 31, 2006

Après avoir vu Volver

Rien à voir, ou peut-être si, avec Volver que j’ai vu hier après-midi et dont je ne parlerai pas ici, beaucoup l’ont très fait bien, notamment
Holly, ici ,

juste à dire que je ne suis pas un fantôme, j’en suis sûre maintenant, ceux qui ont vu le film comprendront*...

En rentrant, et encore sous le coup de l’émotion, mes yeux sont tombés sur ce livre là


un de ces livres que j’ai toujours à portée de mains et que je feuillette de temps à autre.
L’auteur, Maryse Vaillant, a recueilli des témoignages bouleversants, singuliers mais toujours doués d’une portée universelle où chacun peut reconnaître des bribes de sa propre histoire.
Le sujet est vaste et parfois douloureux et je n’entrerai pas dans les détails...

Lorsque je parcours ce livre ce n’est pas en tant que fille, j’ai fait la paix avec mes parents depuis bien longtemps, papa m’a quittée lorsque j’avais 16 ans, maman en 1983. Leurs photos , dans ma chambre, mais pas qu’elles, m’amènent à leur parler souvent, je m’en sens bien.

Lorsque je parcours ce livre c’est en tant que mère, pour tenter d’approcher ce que, malgré mon grand amour et ma meilleure volonté, je risque d’avoir mal fait ou ce que je fais mal encore . La notion de pardon implique celle de la faute, je préfèrerais qu’il ne s’agisse que d’erreurs, on la prétend humaine.

Il ne m’a apporté aucune solution dans les conflits aussi minimes et rares soient-ils, qui fatalement ont surgi ou surgissent encore de temps en temps. Il m’a simplement permis de comprendre qu’on ne devient parent qu’en accordant clémence et indulgence à ceux qui nous ont précédés.

Le débat est vaste et ce que j’ai écrit n’engage évidemment que moi...

* et ceux qui n’iront pas voir le film trouveront la réponse dans mon commentaire de fin de journée.

21 Comments:

At 31/5/06 02:48, Anonymous Anonyme said...

Volver, un film que j'ai hâte de découvrir...ton post me fait perdre patience!
Il n'y a pas de parents parfaits, il n'y a pas d'enfants parfaits, d'ailleurs la quête de la perfection est dérisoire et n'aboutit qu'à la mise en lumière de nouveaux défauts. L'essentiel reste le bonheur.

à bientôt

 
At 31/5/06 08:49, Blogger Brigetoun said...

l'ayant fait avec amour rien de ce que tu as fait ne peut être faute. Ce peut être une erreur, mais si tes enfants ont continué à sentir ton amour elle n'a pas pesé. Et il npus semble évident que c'est le cas (pense à ce que tu dis et aux gestes de ton fils). Faire la paix avec ses parents ce n'est possible que si on les a apaisés avant leur départ (ça ce n'est pas pour toi mais moi, quoique ça aille dans le sens de ma dernière phrase) Et me voilà sententieuse sur un sujet que je manie mal n'ayant été que fille. Accent grave les enfants doivent juger leurs parents et les aimer s'ils veulent devenir adultes.

 
At 31/5/06 10:30, Blogger Holly Golightly said...

Très beau billet, Mariel, et je suis d'accord avec le propos.
Simplement, à l'instar de Jankélévitch, je dirais que l'on peut difficilement pardonner à ceux qui ne demandent pas pardon. Comment pardonner à quelqu'un qui n'accepterait pas votre pardon puisqu'il ne se sent pas fautif ?
Mais il faut vivre en paix avec les autres pour vivre en paix avec soi-même, c'est certain.
Et je suis d'accord avec l'idée que si l'on aime ses enfants, on ne commet pas de fautes, même si on peut se tromper.

 
At 31/5/06 11:27, Blogger marie.l said...

oui Holly d'accord avec vous et Maryse Vaillant se réfère d'ailleurs souvent à Jankélévitch, et déjà, dès la première page, précise que le contexte de son étude... je cite :
"nous éloignera parfois du sens que donne V.Jankélévitch au vrai et pur pardon : un devoir, une volonté, un don gratuit. Reconnaissant avec lui qu'un tel pardon est difficile à saisir tant il se trouble souvent de grains de rancune, de spéculations ou de ressentiment, nous observerons le pardon à travers les altérations qui en affectent la clarté..."

et plus loin : "Plus le pardon est impur et opaque, plus il se prête à description" Cette affirmation du philosophe convient à la clinicienne, peu experte à observer la transparence des choses humaines.

Je privilégie pour ma part la communication, je la crois essentielle pour que ne pourrissent pas des situations que le non-dit rend excécrable.

Sylvain : oui !
Accent grave : d'accord aussi sauf à être également de l'avis de Brigetoun lorsqu'elle écrit que l'enfant doit pouvoir juger ses parents, et je rajouterai vice-versa. Dans un climat sain et de communication cela ne peut-être qu'un pas de plus vers la compréhension.

ma réflexion continue...

 
At 31/5/06 11:29, Blogger Jean said...

Je n'ai pas vu le film , mais j'ai lu avec émotion ce que vous avez écrit au sujet du livre consacré au pardon envers les parents .
Personnellement , je n'ai jamais eu à pardonner à mes parents , ou des choses mineures .
Des erreurs , comme tout le monde , ils en ont faites ...mais il y a longtemps que je les ai comprises .
Comme vous , mon problème est du coté de mes propres enfants .
Même si on met tout son coeur en les élevant , on ne peut échapper à de grosses et petites erreurs , même celles faites avec la meilleure volonté .
Ce problème me touche énormément , ayant subi , à plusieurs reprises , des reproches durs , sévères, de mes garçons adultes .

 
At 31/5/06 12:11, Blogger Elvire said...

oh, je crois pourtant que si, on peut pardonner à quelqu'un qui ne veut pas de votre pardon parce qu'il ne se sent pas fautif. je dirai même qu'il faut le faire pour soi, pour sauver sa peau, passer la colère, pardonner, avancer...mais je ne parle la que de ma propre experience, et peut-être que je méprise sur le sens du mot "pardon" tel que vous l'employez jean ?

 
At 31/5/06 12:25, Anonymous Anonyme said...

J'ai toujours l'impression de ne pas avoir assez fait pour les enfants, et je m'en rend compte trop tard, mais est-il vraiment trop tard. j'irai voir le film. Bone AM mariel.

 
At 31/5/06 12:34, Anonymous Anonyme said...

Un sujet très sérieux évoqué ici ce matin.
Je prends note du livre,mais je ne suis pas prête encore pour entamer cette lecture, le serais-je jamais?!
Bonne après-midi sous un temps toujours aussi glacial!!

 
At 31/5/06 13:54, Anonymous Anonyme said...

Je n'ai pas vu VOLVER mais je suis une inconditionnelle d'Almadovar. Un écorché vif qui sait traiter des problèmes avec beaucoup de sensibilité et de ultra-réalisme. Ses interprètes le connaissent tant qu'elles savent donner le meilleur d'elles-mêmes.

 
At 31/5/06 15:40, Anonymous Anonyme said...

Je suis d'accord avec Holly...

 
At 31/5/06 18:42, Blogger BENJ said...

pardonner à ses parents... Personnellement je n'ai pas eu besoin... J'épprouve plus de la reconnaissance et de l'Amour pour eux! Je leur suis reconnaissant de l'éducation qu'ils m'ont procuré, même si parfois elle paraissaient dure ou injuste.
J'ai la chance d'avoir des parents qui savent reconnaitre leurs erreurs et en parler... Parler... c'est peut-être cela le début du pardon?

Pour Volver, j'ai été le voir la semaine dernière. L'émotion est forte dans ce film, les acteurs formidables et l'histoire almodovarienne à souhait!

Amitiés.

 
At 31/5/06 18:42, Blogger BENJ said...

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

 
At 31/5/06 18:43, Blogger BENJ said...

Mauvaise manip de ma part... désolé!

 
At 31/5/06 19:31, Anonymous Anonyme said...

nous en parlerons demain ...bisous

 
At 31/5/06 20:11, Blogger Beo said...

Vaste sujet oui. Pour Volver je me promets bien de le voir.

La communication est la solution de tous les conflits. Savoir reconnaître ses erreurs est aussi important de part et d'autre. Il n'existe pas de manuels pour devenir parents ou enfants, quoique de nos jours... on a pas mal de pistes quand on sait les suivre.

 
At 31/5/06 20:58, Anonymous Anonyme said...

Bonsoir
J'ai lu avec beaucoup d'intéret ce que tu écris sur le livre ... le pardon est toujours difficile, c'est un mot dont certains ignorent jusqu'à l'existence ; pourtant, pardonner, c'est même indispensable pour espérer un minimum d'harmonie dans sa propre vie ... Quelqu'un qui ne sait pas pardonner ne peut pas être heureux.
Merci pour ta visite à mon escargot ; tu sais, chez moi, c'est la Sibérie, aujourd'hui ; ce week-end, je vais tenter ma chance plus au sud ... et comme d'habitude, je vais emmener les nuages avec moi ... j'espère que non cette fois-ci ...
Bonne soirée.

 
At 31/5/06 23:03, Blogger marie.l said...

merci à tous les passants d'avoir contribué aussi fructueusement...
finalement je ne dirai pas pourquoi je ne suis pas un fantôme. Je sais simplement que je n'en suis pas un malgré mes nombreuses errances, et ma capacité de tant m'émouvoir !
Bonne nuit !

 
At 31/5/06 23:40, Blogger Muse said...

"...clémence et indulgence à ceux qui nous ont précédé" Je crois que tu es dans le vrai, du moins je partage cette opinion!

 
At 1/6/06 16:37, Blogger Francois et fier de l'Être said...

J'irai voir le film, pour le pardon c'est plus complexe. Il faudrait bien définir les deux termes : pardon et surtout parents.

 
At 2/6/06 04:34, Anonymous Anonyme said...

Pardonner à ses parents :
- de vous avoir créé ?
- de vous avoir haï parfois ?
La création et la haine sont concomitantes, parfois. Même souvent, je crois. On crée parce qu'on déteste (notre univers), et qu'on veut le changer, non ?

 
At 2/6/06 10:15, Blogger Gelzy said...

La pointe est mise sur l'épine de la rose. Et j'aime tant la rose ! La rose, ma mère, la rose, ma fille !
Merci Mariel. Comme souvent ta voix est juste à portée de la mienne et de ses peurs de mal se faire entendre et pardonner. Suis passée avant-hier au cimetière pour la fête, comme toi, dire bonjour, avec un bouquet de blé vert et de ciboulette mauve. MON bouquet. J'achèterai le livre.

 

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