mon asile poetique

me présenter d'abord, parler de ceux et de ce que j'aime et partager mes textes avec ceux qui le veulent bien... et bien d'autres choses encore au gré de la fantaisie de chacun !

dimanche, mars 26, 2006

Histoire courte (2)

Comme chaque dimanche je rejoins ma cousine Blanche. Depuis des lustres, depuis plus de quinze ans, depuis que son rustre l’a quittée... Nous étions dès lors seule chacune et nos malheurs nous avaient rapprochées.

Un rendez-vous dominical de toutes les saisons. Il faut dire que les hivers ne sont pas trop rudes du côté de Carcassonne et, si à cette période là le banc nous appartient, nous ne prenons plus aussi facilement nos aises dès qu’il fait meilleur.

Début mars, un vent frisquet, même à l’abri des remparts... j’ai mis mon coupe-vent jaune sur mon pull angora noir, mon pantalon à chevrons et les bottines que j’avais trouvées en soldes au mois de janvier, une bonne affaire.

Et je l’attends.

Il est vrai que j’avais de l’avance, mais là elle exagère. Un quart d’heure de retard déjà. Ça ne lui était arrivé qu’une seule fois, un dimanche de l’automne dernier, elle s’était assoupie après le déjeuner.

Ça y est, les places sont toutes prises, elle va s’asseoir où maintenant ?

Et je l’attends encore, une heure de plus... Deux places se sont libérées depuis. Où donc est Blanche ? Elle m’avait pourtant dit qu’elle allait venir malgré sa douleur à la hanche et sa migraine tenace... mais Blanche a toujours un bobo quelque part. Je l’aime beaucoup ma cousine mais parfois elle m’exaspère ... elle ne parle plus que de sa santé qui dégénère.

Allez ! je m’en vais et passe la voir...

Début mars, le vent s’est calmé , il est 16 h passé et je suis rue Blaise Cendrars.

Nous n’aurons plus de dimanche, le banc restera vide , ou du moins sans Blanche. Je l’ai trouvée dans son entrée. Hémorragie cérébrale, et je n’étais pas là . Mon Dieu ! comme j’aimerais encore écouter son mal, la comprendre et la croire !


NB. cette histoire courte ne me concerne pas de tout près, mais elle peut arriver à n'importe qui... et ce fut le cas pour une amie proche de moi, je ne connaissais pas Blanche mais mon émotion était tout autant vive !

11 Comments:

At 26/3/06 11:46, Blogger Brigetoun said...

horreur. je ne sais Mariel si l'histoire est vécu mais si elle l'est nous avons tous connu une expérience de ce genre. Et ne pouvons éviter de culpabiliser

 
At 26/3/06 12:57, Blogger Lancelot said...

C'est le lot de la vie. Et la vie n'est qu'impermanence, remplie de hauts de bas de joie bonheur et aussi de désespoir.

 
At 26/3/06 14:13, Blogger Muse said...

que sont les voisins devenus!!!je pense à la marraine d'un de mes cousins,morte derrière sa porte...
Beau texte Marie

 
At 26/3/06 14:24, Anonymous Anonyme said...

pas de mots, juste des bisous...

 
At 26/3/06 16:36, Blogger Hypérion said...

Derrière toutes les religions, sectes, courants de pensées, philosophies, l'humain à toujours voulu poser un écran entre lui et la mort.

Avant nous parlions du paradis, aujourd'hui on l'ignore... Les personnes âgées disparaissent dans des hôpitaux et disparraissent dans le coup de fil d'un médecin légiste.

Je suis allé voir tous les jours mon arrière grand père durant deux semaines sur son lit de mort.

J'avais 9 ans et nous étions devenus très proche le temps de son agonie... Je ne regrette rien, si ce n'est de ne l'avoir connu que de loin durant les réunions familiales...

il faut faire l'apprentissage de la mort, sinon, on est tellement surpris le jour de la sienne qu'on finit inachevé...

Cae n'est qu'un point de vue, mais je trouve que la mort, seule certitude de notre vie, est devenue une formalité dont chacun chercher le piston pour l'éviter, en refusant même de s'imaginer disapraitre...

Mourir est la plus belle aventure de la vie, c'es pour ça qu'on le garde pour la fin!

Carpe Diem

Kevin

 
At 26/3/06 18:47, Blogger Beo said...

Horreur oui! J'espère que ça ne m'arrivera jamais. Je préfère et de loin mes souvenirs d'avoir accompagné des proches jusqu'à leur mort que de les trouver dans cet état!

C'est tellement important cet accompagnement qu'il y a rien de pire que de mourir seuls derrière une porte!

 
At 26/3/06 23:01, Blogger BENJ said...

La mort d'un proche que l'on aime nous fait souvent culpabiliser : et si... et si seulement j'avais été là, ...
Seul le temps nous montre alors que nous n'y sommes pour rien et alors l'être cher que l'on aime et qui est parti sans mot dire, revit par les souvenirs qu'il nous a laisser.

 
At 26/3/06 23:41, Blogger Brigetoun said...

béo c'est à ça que je pensais. Ma voisine de palier à Paris, qui ne parlait à personne et disparaissait de temps en temps (chez de la famille ou des amis pensions nous) a été trouvé chez elle morte depuis deux mois, et nous portons encore cela, ce qui ne nous dédouanne pas

 
At 27/3/06 13:20, Blogger Francois et fier de l'Être said...

Je crois qu'il est bon de ne jamais oublier que chaque jour qui passe, nous mourrons un peu plus. Ce qui est triste, ce n'est pas de mourrir, c'est de ne pas vivre.

 
At 28/3/06 01:04, Anonymous Anonyme said...

Je n'aurais pas dit mieux que Benj.

 
At 29/3/06 15:50, Blogger micheline said...

je revisite ton blog avec émotion :tous ces souvenirs du passé! mais qui sont là à l'abri dans notre mémoire que nous pouvons partager
mais le temps se fait court pour tout ce que nous voudrions transmettre
excuse mes comments trop rares
bien amicalement
micheline

 

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