Souvenirs... souvenirs
à l'heure où sont évoqués tant et tant de problèmes dans l'enseignement, je me souviens de mes premières années en classe élémentaire :
Le statut particulier de ma région m’a fait suivre ma scolarité élémentaire dans une école publique gérée par des Soeurs. Leur Congrégation s’appelait “La Divine Providence” (je ne sais pas si elle existe encore !).
“La Divine Providence” me fait sourire en y repensant. Bien sûr, au cours de fin d’études n’étaient présentées au certificat d’études que celles qui étaient sensées réussir, rien que des filles, la mixité n’existait pas, et les résultats étaient là, du 100% .
Je n’évoquerai que rapidement les heures de “rab” qu’elles nous faisaient faire pour nous préparer à cet examen... et que je te refasse la même dictée cinq fois après la classe, et que je te calcule le nombre d’intervalles entre les piquets de la clôture du pré où paissaient les vaches qui donnaient tant et tant de litres de lait par jour.
“Providence”: protection, aide, référence... certainement, mais je me souviens des coups de règle sur le bout des doigts, des paroles blessantes, des brimades pour les moins nanties, des préférences marquées pour les filles de notables.
... et le violon grinçant pour les cours de chant, et les dizaines de stères de bois coupés qu’il fallait monter au grenier du 3ème étage, et la cueillette des fleurs de tilleul malgré mon allergie et mes éternuements perpétuels.
... et la fin de l’année scolaire, joyeuse éclaircie due à un bout de toile émeri , une cire d’abeille ( pas n’importe laquelle, la marque était imposée !!!), pour des bancs en bois remis à neuf pour les suivants, le lessivage des encriers et, suprême récompense, le jeu de piste imaginé dans la cour de l'école à partir d’images pieuses.
Je me souviens de vous, Soeur Cunégonde, Soeur Benoît-Joseph, Soeur Lucilla, Soeur Emilienne et surtout de vous Soeur Oswaldine. Vos cornettes empesées m’ont amené plus d’un cauchemar. Aujourd’hui, plus de cinquante après, je souris et malgré tous les tourments que vous m’avez causés, je vous remercie...

en 1951 avec Soeur Emilienne qui se plaisait à tirer la racine des cheveux juste au-dessus du front pour vous faire avaler la règle de 3 ou encore l'accord avec les auxiliaires.
12 Comments:
Il en fallait de la souffrance à l'époque pour faire entrer dans nos caboches quelques leçons. Aujourd'hui, ce qui est fait est fait. On n'a pardonné car l'on estime que l'apport vallait bien quelques blessures.
Mon père, qui était pied-noir et a fait sa scolarité en Algérie dans le public, nous racontait les mêmes déboires, mais un semaine avant son décès, il nous récitait encore les départements français avec chefs-lieux et sous-préfectures, sans compter sa force en calcul mental.Et il avait quitté l'école après le certificat d'études pour gagner sa vie. Je crois que ce n'était pas uniquement les soeurs, c'était l'époque qui voulait ça. Nous, on est dans l'excès inverse, avec des enfants qui arrivent en 6ème en ne sachant ni lire, ni calculer. Il faudrait trouver un juste milieu...
moi j'étais à l'Ecole Jeanne d'Arc les noms des soeurs dont je me souviens" Marie-Philbertine, Fébronie, une que je nommais Lustucru en maternelle et une que j'avais en horreur Marguerite
je me souviens bien du "Loué soit J.C" quand une soeur rentrait en classe
bonne journée (sans cornettes)
Brrr...je n'éprouve aucune sympathie pour ces 'bonnes' sœurs qui ont réussi à transformer mes toutes premières années de scolarité en cauchemar quotidien.
Et je 'bénis' l'enseignement laïque (pas pour autant synonyme de laxiste) qui me fut ensuite dispensé.
PS: Tu es où sur la photo?
"PS: Tu es où sur la photo?" au premier rang, mais à charge pour qui le veut de deviner, hé hé ! bises à toi, j'attends Sab, le café est prêt...
françois : la souffrance de l'époque n'était pas à verbaliser, mes parents ne m'auraient pas écoutée
sborja1 : l'époque certainement, le juste milieu oui il le faudrait...
double je : l'aîné de mes petits-fils et quelques unes de mes nièces sont passés à Jeanne d'Arc, mais c'était déjà une autre époque ...
j'ai eu droit à plusieurs ordres. Mais surtout à des dominicaines. Souvenir aussi du poêle en fonte sur lequel nous les demi-pensionnaires faisions noircir et à moitié cuire les pommes du déjeuner, et le figuier auquel seules les premières avaient accès. Nous aussi nous étions "poussées" et sur 16 nous avons été 15 reçues au bac de première (un bac de l'ancien temps. Mais si elles ont éveillé ma curiosité et mon sens critique elles ont fait de moi une athée parfaite. J'ai gardé une grande tendresse pour certaines
Ah les bonnes soeurs! Je suis allée au couvent des Ursulines (au Québec bien sûr), couvent qui était tout en face de chez-moi. J'ai vécu la transition quand elle se sont vêtues en robe de ville et aussi le passage à l'enseignement laïque.
Mes souvenirs sont toutefois agréables car je crois qu'étant la 6e fille de la famille à passer; elles avaient plutôt tendance à me comparer à mes soeurs!
Je n'ai pas connu tout ceci... Et je ne le regrette pas!
ça ne rentre pas mieux dans la tête en faisant peur! par contre je rejoins sborja1 quand tu dis qu'actuellement on est dans l'excès inverse! je pense que c'est le phénomène action-réaction!
Moi je suis arrivé au moment du trait d'union :-)
Vive l'enseignement laïc et à bas le concordat pour Mariel!
@ bientôt
mariel j'adore
raconte encore, montre nous encore des photos
moi j'ai pas connu tout ca mais j'ai quand meme détesté l'ecole toute ma scolarité en orient et en occident
a bientot
ce soir c'est 6° chez toi mais c'est vrai que je passe un peu plus tot que d'hab.
bonjour,
dans ma famille il y avait une soeur Emilienne et je crois qu'elle enseignait à Rouffach ...et c'est vrai c'était 100 % de réussite au CEP !
les soeurs de la Divine Providence existent toujours, elles sont simplement agées..
les méthodes d'enseignement ont bien changé
La Providence n'a pas besoin d'être Divine , elle est en tous ceux qui "aiment" et se soucient de ceux qu'ils aiment !! la Providence peut être un blog, des poèmes, des destins qui se croisent
( La Providence soit avec toi comme douceur que sa tendresse passe à travers toi et touche tous ceux qui sont blessés et solitaires)
tu as été ma providence bien des fois, lorsque j'étais enfant, et encore aujourdhui car je sais que tu m'aimes.... et ça c'est "géant"!!!
bizzz
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