mon asile poetique

me présenter d'abord, parler de ceux et de ce que j'aime et partager mes textes avec ceux qui le veulent bien... et bien d'autres choses encore au gré de la fantaisie de chacun !

vendredi, mars 31, 2006

Histoire courte (3)

En passant devant le banc !

Comme un torrent d’écume aux reflets de cristal, le passé le submerge et reprend du service, pour se bâfrer âprement de ce que son mental
tentait de censurer, avait mis en coulisses...

Il n’ira pas s’asseoir sur le banc , ce banc éternellement à l’ombre, interminablement sans soleil, indéfiniment sans chaleur. Ad vitam aeternam, comme une sentence qui tombe, un verdict sans recours, à jamais, pour toujours...

Ce n’est pas le banc qu’il est venu revoir vingt ans après. C’est un passage obligé pour accéder à l’escalier menant à la Cour d’Assises. Il espère tant être récusé cette fois ci. Il avait eu du mal à s’en remettre la fois où il avait été retenu...

A perpétuité et ceci en votre âme et conscience.



photo empruntée ici

jeudi, mars 30, 2006

Dire n’a pas d’évidence



Tout est dans la manière...
De le dire, de le faire,
Tout restera matière,
A me distraire,
A me charmer, m’émerveiller,
Je tends mon escarcelle.
J’irai encore aux bois,
Et si le loup y est
Je laisserai la jouvencelle
Se réveiller.
Si la mémoire a ses stigmates,
Le loup saura se rappeler
De ma présence en ses pénates,
Il y a vingt ans, trente ans passés.

Mais dire n’a pas d’évidence,
Encore faut-il pouvoir aller
Au bois de mes jeunes années...
Pour retrouver une audience
Au près du loup déjà comblé.


mercredi, mars 29, 2006

tellement petite

devant tant d'art et de génie. Toujours à Munich, ici avec Rubens...

mardi, mars 28, 2006

à l'Ancienne Pinacothèque de Munich

Grunewald et le Rétable d'Issenheim au Musée d'Unterlinden à Colmar : Muse(Maryanne) les a évoqués ici en date du 25 janvier

J'ai découvert une toile de Grunewald lors d'une visite à l'Ancienne Pinacothèque
de Munich. J'ignore son intitulé, mais je dois avouer que cela m'a fait bien plaisir...



Cette note est plus particulièrement destinée à une spécialiste qui se prétend dilettante et qui se reconnaîtra.

(la photo est floue, il faut dire que les photos étaient permises mais l'utilisation du flash interdite à l'époque où j'y étais (1993/94). J'étais déjà bien contente de pouvoir photographier alors qu'en général c'est proscrit !)

Calamity Jane

Son véritable nom était Martha Jane Canary et sa biographie peut être consultée notamment ici.

Je ne m’étais jamais vraiment intéressée à sa personne, sauf à sourire de l’image qui lui avait été attribuée par Morris et Goscinny chez Lucky Luke.

Je connaissais donc son existence lorsque mon fils m’a offert, il y a juste un an, ce livre que j’ai lu en un aller-retour de chez moi à chez mes petits-enfants.



On peut ou ne pas, penser qu’il s’agit de sa prose. Certains en doutent

A lire ces 27 lettres tendres écrites à Janey entre 1877 et 1902, je ne me suis pas posé la question, j’ai simplement reconnu l’amour immense d’une mère pour sa fille, ressenti la solitude d’une femme différente des autres , apprécié son courage enrobé de hargne et je suis restée sur ma faim en fermant ce livre qui m’a émue.

La dernière page de son carnet date de juin 1902 :

Je suis malade et n’ai plus longtemps à vivre. J’emporte de nombreux secrets avec moi, Janey. Ce que je suis et ce que j’aurais pu être.
Je ne suis pas aussi noire qu’on m’a dépeinte. Je veux que tu le croies.. Mes yeux m’ont privée du plaisir que je pouvais prendre à regarder ta photo. Je ne peux plus voir pour écrire. Je dois te dire quelque chose. Si jamais tu viens ici, répare ma vieille maison et ne manque pas d’aller trouver le général Allen, de Billings. C’était un bon ami.
Il y a quelque chose que je devrais te confesser, mais je ne peux tout simplement pas. Je l’emporterai dans ma tombe : pardonne-moi et songe que j’étais solitaire.

lundi, mars 27, 2006

aïe aïe !

Une petite histoire pour commencer la semaine avec le sourire, un sourire jaune si cela avait dû m'arriver. Mais ce n'est qu'une histoire, une de celles que tout le monde reçoit de temps en temps dans sa BAL et dont on ne connaît pas l'auteur.


J'étais assise dans la salle d'attente pour mon premier rendez-vous avec un nouveau dentiste, quand j'ai remarqué que son diplôme était accroché sur le mur. Son nom y était inscrit, et je me suis soudain remémoré un grand brun portant ce nom. Il était dans ma classe de lycée quelques 40 ans auparavant, et je me demandais si cela pouvait être le même garçon pour qui j'avais craqué à l'époque??

Quand je suis entrée dans la salle de soins, j'ai immédiatement écarté cette pensée de mon esprit. Cet homme décati et le visage marqué de profondes rides était bien trop vieux pour avoir été mon amour secret... quoique ???

Après qu'il eut examiné ma dent, je lui ai demandé s'il était allé au lycée de Morgan Park.

-Oui, m'a-t-il répondu
-Quand avez-vous été diplômé? ai-je demandé.
-1959. Pourquoi cette question? répondit-il.
-Eh bien vous étiez dans ma classe ! me suis-je exclamée.


Et alors cet immonde vieux crétin m'a demandé : "Vous étiez prof de quoi?"


Que la journée soit douce à celles et ceux qui viendront partager ces quelques lignes avec moi !

dimanche, mars 26, 2006

Histoire courte (2)

Comme chaque dimanche je rejoins ma cousine Blanche. Depuis des lustres, depuis plus de quinze ans, depuis que son rustre l’a quittée... Nous étions dès lors seule chacune et nos malheurs nous avaient rapprochées.

Un rendez-vous dominical de toutes les saisons. Il faut dire que les hivers ne sont pas trop rudes du côté de Carcassonne et, si à cette période là le banc nous appartient, nous ne prenons plus aussi facilement nos aises dès qu’il fait meilleur.

Début mars, un vent frisquet, même à l’abri des remparts... j’ai mis mon coupe-vent jaune sur mon pull angora noir, mon pantalon à chevrons et les bottines que j’avais trouvées en soldes au mois de janvier, une bonne affaire.

Et je l’attends.

Il est vrai que j’avais de l’avance, mais là elle exagère. Un quart d’heure de retard déjà. Ça ne lui était arrivé qu’une seule fois, un dimanche de l’automne dernier, elle s’était assoupie après le déjeuner.

Ça y est, les places sont toutes prises, elle va s’asseoir où maintenant ?

Et je l’attends encore, une heure de plus... Deux places se sont libérées depuis. Où donc est Blanche ? Elle m’avait pourtant dit qu’elle allait venir malgré sa douleur à la hanche et sa migraine tenace... mais Blanche a toujours un bobo quelque part. Je l’aime beaucoup ma cousine mais parfois elle m’exaspère ... elle ne parle plus que de sa santé qui dégénère.

Allez ! je m’en vais et passe la voir...

Début mars, le vent s’est calmé , il est 16 h passé et je suis rue Blaise Cendrars.

Nous n’aurons plus de dimanche, le banc restera vide , ou du moins sans Blanche. Je l’ai trouvée dans son entrée. Hémorragie cérébrale, et je n’étais pas là . Mon Dieu ! comme j’aimerais encore écouter son mal, la comprendre et la croire !


NB. cette histoire courte ne me concerne pas de tout près, mais elle peut arriver à n'importe qui... et ce fut le cas pour une amie proche de moi, je ne connaissais pas Blanche mais mon émotion était tout autant vive !

samedi, mars 25, 2006

Tapisserie

Il se fait toujours autant attendre ce sacré printemps, j'écoute Stravinski d'une oreille distraite et, contrairement à ma première intention de passer le balai

Je me suis attelée à dresser l’ inventaire
De tous les points connus en belles broderies,
Je vais m’y consacrer et avant de me taire,
Je vous raconterai sans la moindre hâblerie.

La dentelle aux fuseaux, le motif Richelieu,
Le feston de Hambourg, la toile à fils tirés,
Font voyager mes doigts et rendent audacieux
Mes élans de guipures en fils métallisés.

Je ne parlerai pas du filet florentin,
De tous ces nids d’abeilles, entre-deux, calicot,
Le crochet à la fourche, la soie et le satin,
Je m’empiffre de smocks, je fais même du tricot.

J’attends du jour-échelle qu’il m’amène à la nuit,
Et que les points comptés arrêtent le débat,
J’empoigne la chaînette, la tige sans ses fruits,
Mais la chenille-mèche combat à coups de croix.

Je faufile, je couds, je fais du canevas,
Je me fatigue en vain avec ces broderies,
Je ne biaiserai plus, l’aiguille n’a plus de chas,
Je me cantonne ici, et fais tapisserie.




à l'image de la dentelière de Burano que j'ai croisée lors de mon voyage dans la Lagune...

vendredi, mars 24, 2006

Vieillir

Tous ces joyeux lurons qui appelaient donzelles
Les jeunes filles en fleur sur les quais de la Seine,
Sont aujourd’hui pépés et leur disent mam’zelle
D’une voix chevrotante lorsqu’ils ont une aubaine.

Il furent tourtereaux comme aussi nous le fûmes
Se sont cassés les dents , torturés les méninges
Pour avoir un instant de bonheur qu’on parfume
A l’odeur de la rose acquise en sous de singe.

Ils rêvent aujourd’hui, assis en file indienne
Dans des couloirs gris blème, à l’écart de la vie
La vie de tous leurs jours, mauvaise comédienne,
Et les joyeux lurons se meurent dans l’oubli.

La Maison de Retraite où je leur rends visite
Est un endroit charmant pour qui peut repartir,
Mon malaise est profond même si en transit,
Mais j’y reviens toujours pour donner un sourire.


Vieillir, un don de Dieu ?
Oui peut-être, dans certaines conditions !

Question ouverte...

jeudi, mars 23, 2006

Histoire courte

“Si mon vieux !!!... 33 ans c’est un âge sérieux pour se faire un nom... y a qu’à voir les Ecritures...”

Il dit de moi que je suis un cas rare, mais je reste de marbre lorsque Bernard, avec lequel j’ai usé mes fonds de culottes au Lycée Molière me taquine. Il est déjà “quelqu’un”... deux ou trois brevets déposés, une jaquette de PDG dans une entreprise qui tourne .. Ce n’est pas que je lui fasse honte, non ! mais il n’a jamais compris la quête joyeuse d’une vie différente de la sienne que je menais sous d’autres latitudes

Ce n’est pas pour lui faire plaisir que j’ai décidé ce bout de voyage dans l’absurde , mais pour lui prouver que de se faire un nom ne passait pas forcément par le pognon et que les orgues de la gloire ne grondaient pas nécessairement leur allégresse à l’oblique d’un duplex de 600 m2 sur les Champs.

J’aurais pu imaginer armer un régiment de tortues de planches à roulettes, et organiser une course avec chicanes, ou encore faire déambuler une compagnie d’éléphants en tutus roses, Elmer en tête. Mais pour ces délires là il faut des moyens que je n’ ai pas.

Alors j’ai décidé de me coucher sur cette terre ingrate, sans tendresse, dure et caillouteuse , de m’y allonger sur le flanc, de ne faire voir que mon profil et rien que lui, et de rester ainsi le temps qu’il faudra... celui que je déciderai de prendre et de perdre... Aucune envie d’établir un record ni de voir le Guiness se déplacer pour me coller dans ses tablettes... Juste besoin de faire un pied-de-nez à mon copain qui oublie que mon nom est fait depuis longtemps : je m’appelle Martin.

mercredi, mars 22, 2006

La vérité


Consentante et cachée,
Elle dort,
Dans un puits de néant.
Limpide ou inventée,
Elle sort,
D’une bouche d’enfant.
Païenne ou historique,
Pour les uns spécifique,
Elle est en marche
Ou vient de l’Arche ;
Elixir dans les veines,
Pour un aveu forcé,
Elle meurt dans l’arène
Pour un taureau traqué.
On la regarde en face,
Lorsque la vie s’efface.
Elle est pure maîtresse,
Elle est dure traîtresse.
Elle est en toc
Elle est en bloc,
Inquiétante,
Décevante,
Insidieuse,
Ennuyeuse.
Elle est celle que l’on camoufle,
Celle qui boîte et qui s’essouffle.
Eclatante ou fragile,
Pour les uns évangile,
Pour les autres paresse,
Elle est celle qui blesse.
Chacun défend la sienne,
Elle est politicienne.

Endimanchée ou nue
Elle peut être celle qui tue.....





photo empruntée ici

mardi, mars 21, 2006

test lien merci François, j'ai compris...les girafes sont aussi contentes que moi !

C'est un beau roman

C'est une belle histoire. Françoise ne descendait pas dans le midi mais quittait son Alsace natale pour Paris. A 16 ans, orpheline, courageusement, sans trop connaître la langue française puisque née en 1905 elle avait grandi sous le régime allemand.

Embauchée par une famille bourgeoise où elle a "servi" pendant 6 ans, elle a connu des réveils à 5 h du matin, des couchers tardifs et une chambre de bonne sans chauffage sous les toits au cinquième étage.

Un document, le certificat de "bonne conduite", en extrait



Des vacances quand même ou du moins des séjours sur la côte atlantique. Cuisinière, ravaudeuse, nurse, pour un jour de "permission". Un jour de 1926 où, comme par hasard, la "Jeanne" mouillait du côté de Lorient. Le navire-école avait ouvert ses écoutilles aux visiteurs.



Un jour pas comme les autres, un jour à la rencontre de sa vie. Georges, un matelot alsacien sur son chemin, sur un pont... Ils se sont reconnus loin de chez eux, aimés, sont revenus dans leur province natale pour s'y marier, et sont devenus mes parents.


lundi, mars 20, 2006

une histoire d'oiseaux

pour commencer la semaine

Un perdreau amoureux d’une caille en goguette
Perdit dans l’aventure illusions et mirages
Qu’il eût pu préserver si au lieu de courbettes
Il s’était hasardé à être un peu moins sage.

L’oiselle n’était pas dupe de ses plongeons
Que je te flatte ici, que je te révérence,
Un vernis, un enduit, un coup de badigeon,
“Ça suffit le perdreau, tu embaumes le rance.

Montre-moi tes prouesses, agis avec brio,
Je ne suis pas une oie qu’on gave pour Noël,
J’ai su pour un poulet, le même scénario,
Il s’est fait dépouiller, y a perdu ses ailes.

Je ne suis pas la caille ainsi qu’on l’imagine,
Faire le pied de grue n’est pas ma tass’ de blé,
Il me faut de l’action, pas comme ma cousine,
Cocotte tout-venant préférant les (b)pâtés.”

Le perdreau tout contrit, reprit la clef des champs
Pensant qu’une faisanne dirait “ainsi-soit-il”
A ses salamalecs aux relents d’indolent
On ne l’a jamais su... Vers quels cieux vola-t-il ?

dimanche, mars 19, 2006

Il faisait bon marcher aujourd'hui, moi qui ai les pieds fragiles, je n'ai pas résisté à faire le trajet retour gare/domicile en trottant allègrement. Une bonne demi-heure et la traversée du Champ de Mars, un grand parc au centre ville avec des arbres centenaires. Ça sent trop le printemps pour s'enfermer dans un bus ou un taxi.

Le printemps semble être à l'heure au rendez-vous. Sur mon parcours j'ai eu la surprise de découvrir des terrasses. Elles n'étaient pas installées hier. Celles au soleil était bondées, mais aucun promeneur dominical n'a été assez courageux pour s'asseoir à une table à l'ombre, et je comprends ... il devait y faire à peine 4 ou 5 degrés.

Mais BSBR !!! quel plaisir de les revoir, tout comme quelques bosquets en fleurs.

Je me sens bien et pourtant on nous annonce encore de la neige pour la semaine prochaine, j'ai du mal à y croire... il ne doit plus y en avoir dans le ciel tant elle est tombée cet hiver.

samedi, mars 18, 2006

Girafe ? vous avez dit girafe ?

Un jour, il y a des lustres, en remuant des choses et d’autres, j’ai découvert une boîte.
Je ne suis pas curieuse, ou juste un peu, et ma main, farfouilleuse, oh ! juste un peu, a détaché discrètement la protection du carton.

Défaire des agrafes,
Cela en valait-il la peine
Pour trouver des girafes ?
Des grandes et des naines,
Des vertes, des pas mûres,
Des claires , des obscures...
Tout un assortiment
De bêtes à cou montant :
Photos, portraits, autres croquis,
Peintures, images, allégories...
Il y avait même une Sophie !




J’ai refermé le reliquaire, abasourdie. Tant de girafes dans ma maison et je ne connaissais pas leur existence . Il est vrai que ma profession me retenait souvent à l’extérieur. Mais quand même !

J’ai compris très vite qui était le ??? (comment appelle-t-on un collectionneur de girafes ?)


Comme les girafes sont muettes, la chanson reste enfermée dans leur tête.
C’est en regardant très attentivement les girafes dans les yeux qu’on peut voir si elles chantent faux ou si elles chantent vrai.


J.Prévert “Contes pour enfants pas sages” (Opéra triste en plusieurs tableaux)



Quête d’un petit garçon auquel je racontais une histoire tous les soirs, ou presque, malgré mes absences. Vouloir saisir le langage des girafes en les regardant de tout près!


Je file chez mes petits-fils, j’ai pensé à cette histoire en mettant dans mon sac le livre que j’ai retrouvé l’autre jour . Je recommencerai à raconter les girafes ce week-end ! après avoir souhaité son anniversaire à leur maman, ma seconde fille a 36 ans aujourd'hui.

vendredi, mars 17, 2006

mes mots à moi

Je suis ravie , non béatement, chaque jour , de découvrir tant de richesses dans les blogs dont je fais mon escapade quotidienne ou qui s'ouvrent d'un clic au hasard de liens signalés ou trouvés dans des commentaires.

Je capture,je fauche, je moissonne, j'engrange un butin précieux fait de tranches de vie heureuse ou moins, d'humour, de trouvailles géniales ou pas, de retrouvailles teintées d'un peu de nostalgie mais toujours de bonheur avec des poètes, des romanciers, écrivains de tous bords, entrepreneurs insensés tels les Oulipiens notamment , de photos sublimes, de musiques inconnues, de réflexion sage ou plus folle, et plus encore ... je m'abreuve à cette diversité, je me délecte. J'envie parfois, sans aucune jalousie l'aisance épistolaire et la culture de certain(e)s, mais ça ne dure pas, car je me dis : à chacun ses mots, et les miens, aujourd'hui retracent ce qui n'est pas forcément mon quotidien, juste une part de possible.



La nuit s’exile au jour qui naît dans les rayons
D’un soleil, d’une pluie, d’une brume confuse
Et l’oiseau se réveille jouant du mirliton
Dans les ombres mourantes d’évidences diffuses.

Le matin qui revient réanime la source
D’un quotidien badin qui me fait fôlatrer,
Emerveille mes heures et parfume ma bourse
De rencontres qui chantent et de soies enlacées.

Quand la boucle se boucle et qu’apparaît le soir
Lorsque j’ai cheminé comme un sable qui coule
Je rallume la lampe au feu de ce bougeoir
Que mon âme enchantée redécouvre et enroule.

Hypnos vient me reprendre en appelant Morphée
Pour que naisse le rêve au bord de mes paupières
Et le chant de ses ailes me berce à dériver
Vers des îles lointaines sans confins ni lisières.

mercredi, mars 15, 2006

Etre et avoir été...

J’ai archivé le vent de mon adolescence
Dans l’espace fous-rires, et mis en apostrophe
La bribe de ce temps qui garde l’élégance
De joutes amicales émaillées d’antistrophes.

J’ai classé les ondées qui dans mon âge ingrat
Ont détrempé la sphère d’un corps de jouvencelle,
L’adulte devenue a signé un contrat
Entaillé par la vie et ses tours de crécelle.

J’ai mis dans un tiroir les éclats de colère
De la gamine qui tentait de s’affirmer
En majeure avertie je n’ai pas su me taire
Sur le chemin tordu des inégalités.

J’ai rangé dans la soute à bagages le verbe
Qui a souvent fait mal, mais garde tous mes mots,
J’étais, je ne suis plus ce bout de blé en herbe,
Et continue ma quête, rêvant d’un concetto.




(Dessin Hansi - Musée Unterlinden Colmar)

mardi, mars 14, 2006

Moments de doute

Qui n'en a pas ?


Quand les mots se débattent à prendre un rythme fou
Je demande à ma plume un instant de répit
Pour crever les abcès affolants et impies
Que l’encre bleue imprime au mépris de mon pouls.

L’encre rouge s’en mêle et appelle la noire,
Je ne me contiens plus et ferme le rideau,
J’attends l’instant propice où revient la mémoire
Des sépias moins amers chantant decrescendo.

Ce moment de lubie déboussole mon âme,
M’amène à l’échafaud des syllabes perverses
Pour avoir écouter, et c’est là tout mon drame,
Le chant du malapris qui partout se déverse...

Quand il saura un jour de quoi est fait demain,
Sera-t-il plus clément et bien moins vaniteux
Ou bien lui faudra-t-il un malheur inhumain
Pour que son coeur devienne un peu moins orgueilleux?

Lorsque mes mots se calment après cette souffrance
Je demande à ma plume de sortir de l’exil,
J’écris tout en douceur l’amour, la connivence,
Avec une encre verte sans me faire de bile.

lundi, mars 13, 2006

Une inspection un lundi 13 ?

Je croise les doigts mon fils et je te fais confiance !

Albert sera à tes côtés, même si, il y a 4 ans, à Berlin ...



et si, à l'époque, il n'était pas content, il a oublié depuis !

dimanche, mars 12, 2006

La vie, quel cirque !


Le coeur au guet du gai, Marie-Thérèse rêve,
Papa lui a promis un spectacle de roi,
Le cirque a fait arrêt sur la Place de Grève
Ils iront s’installer sur les gradins en bois.

La séance commence et roulent les tambours,
Lorsque Monsieur Loyal arrive sur la piste,
Pour annoncer le grand Léon Topinambour
Flanqué de Barnabé et du chien Evariste.

Leur numéro de clowns est dans la tradition,
Claques, cris et hoquets, et un toutou qui danse,
Puis vient Jo le dompteur avec la conviction
Qu’un tigre est un gros chat qui doit obéissance.

Suivent les trapézistes, jongleurs et funambules,
Marie-Thérèse heureuse, applaudit à tout rompre,
A côté de Richard..... son coeur tintinabulle,
Mais elle sait déjà que demain sera sombre.

Papa Richard s’en va, il était de passage,
La fillette a compris qu’être aux aguets du rire
N’est pas de tous les jours, le triste a un visage
Qui s’appelle la vie et parfois fait souffrir !


un clin d'oeil souriant néanmoins pour cette petite fille croisée un jour. Elle a grandi depuis et son papa voyageur s'est enfin posé, pour ne pas dire reposé à ses côtés !

samedi, mars 11, 2006

Ettore le magnifique


Muse a évoqué hier le Musée de l'automobile de Mulhouse. Je continue dans sa foulée et vous invite à aller voir l'album photos qu'elle en a fait ici :


http://www.flickr.com/photos/70132111@N00/93675578/


Les Bugatti y sont légion et je n'oublie pas, sans en être une spécialiste que l'Italien s'est installé en Alsace au début du siècle dernier :


Génial autodidacte qui nous vint d’Italie
Et dont l’hérédité n’a rien à envier
Aux plus grandes familles, car chez les Bugatti,
L’atmosphère artistique a été renommée.

Un grand-père sculpteur, un père tout autant,
Un frère animalier, au sommet des affiches,
C’est en mil neuf cent un, qu’Ettore à vingt ans,
Présenta “sa” voiture au Baron De Dietrich.

Qui donc ne connaît pas les fameuses “Royale”,
Coupés ou limousines ... en vert, en blanc, bleutés,
Le musée de l’auto en est un festival
C’est là-bas qu’elles dorment dans un cocon feutré.

D’autres voitures encore, de nombreuses trouvailles,
Amilcar ou Panhard, Renault, Darracq , De Dion,
Mais c’est à l’Italien que revient la médaille,
Il s’est taillé la part qu’on appelle du lion.


vendredi, mars 10, 2006

de l'utilité évidente de connaitre des langues étrangères.

Une de mes nièces, professeur d'anglais vient de m'envoyer par mail une note pédagogique, persuadée d'avoir fait, de son côté, le bon choix et m'encourageant à persister dans le mien. Je me rends compte que j'ai du chemin à faire autant pour lire que pour écrire la langue de nos voisins d'Outre-Rhin, moi qui croyais la connaître un peu !


La langue allemande est relativement facile. La personne qui sait le latin et est habituée à faire des déclinaisons, l'apprend sans grande difficulté. C'est en tous les cas ce que disent les professeurs d'Allemand lors de la première leçon…

Ensuite on commence à étudier le der, des, den, dem, die, et ils disent que tout est une suite logique. C'est donc facile.


Pour s'en rendre compte, on va regarder un cas d'un peu plus près :


En premier, vous achetez le livre d'Allemand. C'est un livre magnifique recouvert de toile, publié à Dortmund et qui raconte les us et coutumes des Hottentots (auf Deutsch : Hottentotten).

Le livre raconte que les kangourous (Beutelratten) sont capturés et placés en cages (Koffer) recouvertes d'un treillage (Lattengitter) pour les avoir à l'oeil. Ces cages s'appellent en Allemand "cages recouvertes de treillage" (Lattengitterkoffer) et lorsqu'elles contiennent un kangourou, ça s'appelle : Beutelrattenlattengitterkoffer.

Un jour, les Hottentots arrêtèrent un assassin (Attentater), accusé d'avoir tué une mère (Mutter) hottentote (Hottentottenmutter), mère d'un fils bête et bégayeur (Stottertrottel). Cette mère se dit en allemand : Hottentottenstottertrottelmutter, et son assassin s'appelle : Hottentottenstottertrottelmutterattentater.

La Police capture l'assassin et le met provisoirement dans une cage à kangourou (Beutelrattenlattengitterkoffer), mais le prisonnier s'échappe.

Tout de suite commencent les recherches, et soudain vient un guerrier Hottentot en criant :
- J'ai capturé l'assassin (Attentater).
- Oui ? Lequel ? demande le chef.
- Le Beutelrattenlattengitterkofferattentater, répond le guerrier.
- Comment ? L'assassin qui est dans la cage à kangourous recouverte de treillage ? demande le chef des Hottentots.
- C'est, répond l'indigène, le Hottentottenstottertrottelmutterattentater (l'assassin de la mère hottentote de l'enfant bête et bégayeur).
- Mais bien sûr, répond le chef Hottentot, tu aurais pu dire tout de suite que tu avais capturé le Hottentottenstottertrottelmutterbeutelratten
lattengitterkofferattentater !




Comme vous pouvez le constater, l'Allemand est une langue facile.
Il suffit de s'y intéresser un peu !

Allez ! bonne journée. Je repars chez Harold et Isaac. Isaac(3 ans 1/2) qui vient de commencer sa longue scolarité dans une école maternelle bilingue français-allemand... bon courage mon p'tit loup !

jeudi, mars 09, 2006

Téméraire ou courageuse ?

Le rêve de Lilou

Le rêve dominant, après avoir pondu,
De Lilou la poulette, appelée Demi-Queue
Etait de traverser, excusez la du peu,
Les six voies de l’A6 avant le couvre-feu.

Aristide le coq, coquet l’ergot tendu,
Prit son air supérieur et non moins adipeux,
Cocorica :”Cocotte, ma crête si tu peux
Rejoindre l’autre bord sans siffler sauv’qui-peut.

Elle avait essayé, une autre fois déjà
D’infiltrer courageuse, un chemin vicinal,
C’est de là que lui vient son arrière bancal.
Mais Lilou la têtue jouera sa martingale.

Elle a tout calculé, narguera le goujat
Aristide premier qui de son piédestal
Pour la gallinacée n’a qu’un regard frugal
Malgré ces quelques mois de bonheur conjugal.

La poulette intrépide a gagné son challenge
Après l’aller vainqueur, le retour triomphant
Son mec de coq hardi, sans crête maintenant
Vitupère tout seul comm’ bien d’autres manants.

Héroïque Lilou, il t’a fallu du temps
Pour savoir qu’un vassal, féminin, masculin,
Grâce à l’obstination, évite le déclin,
Et dira flûte un jour à tous les suzerains.

mercredi, mars 08, 2006

6 vérités farfelues

Maître Renard m'a invitée à jouer. La règle :

6 vérités farfelues sur ma personne. Farfelues je ne sais pas, authentiques oui. Allez j'écris et puis je file ...Je serai de retour demain ! mes p'tits loups m'attendent.

1- dans un conte : "le Petit Poucet " ... je suis sa soeur et il me faut semer des cailloux blancs pour retrouver mon chemin

2- dans une comptine : "la maman Tortue" ... jamais on ne me verra courir après un rat, jamais ! ni même après une souris ou une araignée !

3- dans un texte :

La Grenouille
Lorsque la pluie en courtes aiguillettes rebondit aux prés saturés, une naine amphibie, une Ophélie manchote, grosse à peine comme le poing, jaillit parfois sous les pas du poète et se jette au prochain étang.
Laissons fuir la nerveuse. Elle a de jolies jambes. Tout son corps est ganté de peau imperméable. A peine viande ses muscles longs sont d'une élégance ni chair ni poisson. Mais pour quitter les doigts la vertu du fluide s'allie chez elle aux efforts du vivant. Goîtreuse, elle halète... Et ce coeur qui bat gros, ces paupières ridées, cette bouche hagarde m'apitoient à la lâcher.

Francis Ponge ( Pièces - 1962)

mon empathie parfois mal perçue par les autres... hé hé !

4 - dans un poème :

Dans le métro les gens sont tristes
derrière leurs lunettes
ceux qui ont des barbes mâchent le poil
ceux qui ont des journaux les dévorent
mais les vieilles femmes ont encore plus de peine
qui ne peuvent mâcher les barbes et
qui ne savent pas lire


André Frédérique :
Seconde classe (Aigremorts 1947)

mon auto-dérision extrême (pas si farfelu que ça , elle m'a aidée à survivre ! )

5 - dans un autre poème :

Le pire de tout, c'est ce tic-tac,
Vous savez, qu'on entend en bateau, dans le train,
Et qu'on entend partout, car il est le destin
Tic-tac de la mort vraie, non pas seulement du temps........

Malcolm Lowry (Trente-cinq mescals à Cuantla)

je n'ai pas peur du temps qui passe (pour l'instant !)

6 - dans un jeu : je ne triche pas (bien sûr c'est farfelu !)

d'ailleurs qui saurait tricher avec des cadavres exquis (un de mes jeux préférés) !
surréaliste ? que nenni ! ou si peu, à l'image de cette reproduction de "extrait de collage" de Max Ernst : la Femme 100 têtes



Il me reste à passer le relais à 6 autres blogueurs que je ne nommerai pas ... à eux de se reconnaître !

mardi, mars 07, 2006

Danser !

Avant de filer* à l'invitation de Maître Renard, j'ai besoin de me remettre en jambes et quoi de mieux que de danser si l'on est

Comme une gouache insconsistante
Je trace dans l'air un pas de deux.
Je reviens sur terre, vacillante,
Errance d'un soir, bosses et creux.

Les larmes coulent de mes paupières,
Le satin de mes joues se déchire.
Je marche dans la grise lumière
Des désirs éclatés ... Je délire.

Et je danse pour fuir mon néant,
Valse, rumba, salsa, tango
Je masque le nul de mon vivant
Par des pirouettes bleu indigo.

Comme une gouache inconsistante...


* filer (la laine, le coton,etc...) --> en allemand : spinnen, mais aussi divaguer, s'égarer, rêver... être farfelu !

lundi, mars 06, 2006

Toujours sans aucune prétention, un petit texte destiné aujourd'hui à Nany afin que son grand rire qui me sembait être soit nerveux, soit de blues, se transforme en sourire (peut-être)de connivence.


Le blues de la fleuriste

La belle bouquetière de l’Avenue Marceau
A cueilli hier au soir un quidam en goguette
Qui déambulait là en mangeant un morceau
De jambon, de gruyère, tapis dans sa baguette.

“N’auriez-vous pas Monsieur, un p’tit instant pour moi ?
Je viens de liquider un’ bien dure journée,
Et j’aurais tant besoin d’un’ tasse de chocolat.”
Le gazier, interdit , l’a d’abord regardée
Et très vite conquis s’est plu à l’ inviter.

L’aubain’ d’une aventure n’avait pas échappé
Au passant excité, voyant déjà le lit,
Alors bombant le torse, pour mieux dissimuler
Quelques poignées d’amour critères d’ appétit,
Il l’attira vers lui d’un geste conquérant
“Je m’appelle Bernard, on me dit bon amant”

“Mon prénom est Mimi” répondit la fleuriste
En esquivant choquée l’accolade imprévue,
“Mais dites-moi Bernard seriez-vous donc droguiste
Pour associer ainsi chocolat et seins nus !
Je n’ai pour seule envie, ne vous méprenez pas,
Que d’ dégoter un bar qui sert du chocolat,
Apprenez malotru que c’est ce qu’il me faut,
Avec un air de blues pour calmer mon bourdon.”

Confus, l’oreille basse, d’un air alambiqué,
Bernard le déconfit voulut se justifier,
Mimi qui n’était pas bouquetière pour rien
Lui fit alors un’ fleur et lui dit “Allez viens !”



et quelques tournesols pour donner plus d'éclat à ce soleil bien trop timide encore

dimanche, mars 05, 2006

Illusionnistes ?

Des élections à venir, des congrès à droite ou à gauche, mon texte ne se veut pas politique, je ne m'y aventure guère car pour moi ils sont surtout


Illusionnistes



Rien n’a filtré du symposium
Des magiciens en mal de tour
Qui étaient là au Palladium
Pour évoquer en haute-cour
Les nids-de-poule qu’ils rencontraient
Dans leur métier d’illusionnistes.

Rhino le Grand, leur Président
Fit un discours de bienvenue.
Lapin au poing, foulard au flanc
Vociférant il reconnut :
“Vous êtes tous de vrais lampistes !”

Vos erreurs et vos malfaçons,
Vos tours de cartes, vos coups de scies
Sont éventés, et les soupçons
Se justifient ! On licencie
Pour moins que ça. Allez ! en piste ! “

Céros le P’tit, Vice-Président,
Clama alors, joues cramoisies
“Le glas mon Grand, présentement
C’est bien pour toi qu’il retentit.
Nous ne voulons pas de dentiste .

Si tu nous dis - vous êtes mauvais -,
Le seul menteur dans cette salle
Qui soit blanc-bleu, qui soit parfait,
C’est toi Rhino, Grand Caporal,
On te bannit, propagandiste !”

“Nous les petits, ne voulons plus
Oh non ! de toi vieux radoteur,
Hypnotiseur qui n’a que su
Se dandiner dans des odeurs
Fétidemment obscurantistes”.

Menton grêlé, la larme à l’oeil,
Le Président tout rabougri
Dû ravaler son vil orgueil.
“Si le Congrès me répudie,
J’continuerai à faire mes plans,
J’trouverai bien des spectateurs
Qui m’éliront en roucoulant”.

Petit commentaire :
En voilà encore un qui se prend pour un Phoenix,
Attention Céros ne tombe pas dans ses travers !

samedi, mars 04, 2006

Les guerres quelles qu'elles soient sont sources de grands malheurs... La dernière que j'ai personnellement connue de plus près se situait à quelques heures de chez nous, en ex-Yougoslavie. Mon fils y a été pendant 4 mois. Si nous avons échangé quelques correspondances, il ne m'a jamais parlé de ce qui se passait sur le terrain. Il ne m'a pas raconté plus à son retour mais, des bribes que j'ai pu en recueillir ... ce texte destiné à Josip, un garçon de là-bas dont il a évoqué le prénom



Ecrire mes sourires ou bien les dessiner
En puisant les couleurs sur la palette bleue,
Perché sur un stratus à vouloir décrocher
L’azur évanescent qui pigmente les cieux.

Je granite la toile en barbouilleur piteux
J’exige des pixels qui n’ont jamais eu cours
Mon orthographe impie ne m’aide guère mieux
A passer pour un as au plus commun concours.

Ecrire mes sourires ou bien les dessiner
Est la seule façon d’exorciser l’enfer,
De donner libre cours à mon regard figé
Que des éclats d’obus m’ont infligé, pervers.

C’était Sarajevo, à la fin des combats
Un sam’di de printemps, heureux de retrouver
Ma mère, mes deux soeurs, là-bas à Vogosca,
La ferme que mon père ne peut plus exploiter.

Chers parents (http://intoxinfo.over-blog.com/)

J'y trouve des références politiques et autres de ce qui se passait à l'époque de mon adolescence , des infos météos (ainsi les hivers rigoureux 56 et 57 en Alsace), mais surtout j'y lis tout ce que mes deux grands frères ont dû connaître, là-bas en Algérie et dont ils ne m'ont jamais parlé et dont ils ne me parleront jamais plus puisqu'ils nous ont quittés.

Je parle de cette si émouvante correspondance qu'André a tenu avec ses parents,
André ou Aben dont vous trouverez le blog en cliquant sur son lien dans la liste de mes escapades quotidiennes.

Le titre : "Chers Parents"... un journal détaillé d'un service militaire de quelques 19 mois en Plaine d'Alsace et de 5 mois en djebels algériens...

Je consomme sans modération même si je n'en suis qu'au début, et mon émotion n'est pas sensiblerie car j'ai vraiment l'impression, sans nostalgie pourtant, de me retrouver à 15 ans.

Merci André !




avec l'autorisation de l'auteur, la photo figurant sur le dos de ce livre dont je dirais surtout que c'est un excellent document

vendredi, mars 03, 2006

Madame la Lune

On ne la voit guère ces derniers temps, pas plus que le soleil , les deux enfouis sous une couche épaisse de nuages. Je ne sais d'ailleurs pas du tout où elle en est de sa croissance ou décroissance, et cela m'importe peu.
Ce qui me plaît c'est de raconter une histoire comme celle qui suit à mon petit-fils qui veut toujours plus de détails quand nous feuilletons un livre d'images



La lune en promenade a pris ses aises au sol,
Elle s’est faufilée vers la mare aux canards
Pour un bain de minuit qui déjà la console
Des grimaces bouffonnes d’un crapaud goguenard.

La grenouille mondaine, ajoute un grain de sel
“Vous auriez pu venir habillée d’un croissant,
Ou dans l’anonymat si vous étiez nouvelle
Vous nous arrivez pleine pour plonger amplement !”

Quand les tétards s’en mêlent excités par l’aubaine
De voir d’un peu plus près le bel astre de nuit,
Celui-ci honoré, d’une manière urbaine
Leur fait la révérence et le désastre suit.

La rangée de roseaux a sauvé Dame Lune
D’un absurde accident qui nous aurait privé,
De croisières d’amour, de balades nocturnes,
Crapauds, tétards, grenouilles ont failli la noyer.

jeudi, mars 02, 2006

Parlons peu mais parlons pou


Un petit pou paumé palpait piteusement
Le pignon de la tête d’une poupée Barbie.
Minus dit le Pouilleux bientôt n’en a plus pu
La coiffure en palmier lui fit monter le pouls.

Le pou râla palot et pria humblement
Qu’un pouss’pousse passât ou bien qu’une poulie
L’amenât au palier de ce chignon crêpu !

Une pause s’impose, il est à bout le pou.

Hélas ce pou poulbot n’avait pas pigé mot
De ce que ses pot’ pous, palpitants avaient dit :
“Ne parade pas là, le piton est trop haut
Ne te prends surtout pas pour Edmund Hillary”

Les parasit’ pouffaient, à tire-larigot
A voir s’époumoner le petit pou hardi,
Ils auraient bien mieux fait de jouer du pipeau,
Car orgueilleux comme pou, Minus est reparti.

Ce n’est pas seulement parce que parigot
Que le pou dit Pouilleux a gagné son pari,
Il espérait surtout que la puce Margot
L’accepte comme époux, lui le pou si petit ...



... et ce n'est pas fini, Minus dit le Pouilleux, petit pou ambitieux, reviendra, il faudra bien que l'on sache si Margot va dire oui !



merci à la bourrique de m'avoir prêté son pou ébahi mais heureux d'être ici !!!

mercredi, mars 01, 2006

Encore une couche de neige fraîche ce matin, pas loin de 10 cm. Le ciel est bien chargé encore mais la luminosité est différente. Les thuyas de ma cour ploient et je gorge mon esprit de cette fraîcheur pour, peut-être la restituer cet été.

L'été, le soleil, la chaleur, mais d'abord le printemps. Mes pensées vagabondent et me ramènent à une période de mon enfance : la Fête-Dieu ou Fête du Saint-Sacrement qui a lieu 60 jours après Pâques, un jeudi et peut tomber selon les années entre le 21 mai et le 24 juin. Elle est reportée au dimanche qui suit pour permettre aux fidèles d'y participer.

Je ne rentrerai pas dans les détails de ses origines, je ne sais même pas si elle est encore célébrée avec le même faste. Ce dont je me souviens c'est du samedi précédant ce dimanche là et du dimanche même.

Les soeurs enseignantes nous concédaient le samedi matin pour que nous allions , avec de grandes corbeilles récolter des pétales de roses dans les jardins qui voulaient bien nous accueillir et, juste à côté de chez moi un bosquet d'acacias dont nous effeuillions quelques branches.

Senteurs et couleurs, il fallait bien cela pour la procession du dimanche. Nous précédions le dais, sous lequel l'ostensoir était promené par le curé de la paroisse, jonchions les rues de pétales pour en faire un tapis rose et vert. Devant nous, l'Orphéon municipal, la chorale, derrière le dais la foule des fidèles qui allait au rythme des cantiques ou des prières ... et les arrêts devant tous ces autels temporaires parés avec faste, érigés à travers le village.

Honneur réservé aux petites filles uniquement, robe longue et blanche sortie pour l'occasion, couronne de fleurs ou rubans dans les cheveux. J'avais 10 ans peut-être ... c'était il y a longtemps...




Tiens ! le soleil vient de pointer son nez... tout s'éclaircit !

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